Thursday, January 03, 2008

Mon phare dans la nuit.

Le vendredi 7 décembre, mon pépé est parti. Où ? Je ne sais pas. Au paradis ? .. Je n’ai pas la naïveté de croire à cela. Mais j’aimerais pour lui qu’il existe, outre-tombe un lieu pour les belles âmes. Et si une faveur lui était offerte, il ne choisirait sûrement pas d’avoir sur les genoux des créatures plantureuses et dévêtues, même si la proposition le ferait sûrement rire. Je me dis qu’il choisirait de pouvoir nous voir encore, à moins que l’idée de n’être plus avec nous, lui rende cela insupportable.

Mon pépé quand je pense à lui, j’ai envie de sourire, ne pas être trop triste, en hommage à cet amour qu’il nous a offert toutes ces années.

Je le vois avec sa chevelure de jeune premier, coiffé comme un acteur des années 50 des comédies américaines. Je prononce son prénom de héros romantique : Alexandre. J’admire sa silhouette athlétique, rompue au travail de la ferme. Un jeune homme de 87 ans en somme. Je relis le sourire que formaient ses lèvres minces. J’entends sa voix. Je vois son air pince-sans-rire lorsqu’il plaisantait. Ses plaisanteries faisant résonner inéluctablement le rire si particulier de ma grand-mère. Un numéro si souvent répété mais sans lassitude. Mes duettistes préférés… viennent d’être séparés par la mort. Je sens ses mains fermes et tendres qui encadraient nos deux épaules lorsque nous, ses petits enfants, nous penchions vers lui, pour le quitter lors de nos visites dominicales. Ce geste marque de sa profonde affection, dans une éducation, où on n’étreint pas, on n’embrasse pas.

Ils sont rares les gens qui sur le lit mortuaire, reçoivent la peine teintée d’aucun regret de leur entourage.

Il est des vies que l’on peut dire réussie, non pas par la quantité des aventures vécues mais par la quantité d’amour donnée à leurs proches. A savoir tant donner, mon grand-père a aussi beaucoup reçu. Il a su nous aimer inconditionnellement, tous. Il n’a oublié personne et jusqu’au bout il a su accueillir avec le même bonheur les nouveaux venus dans sa grande famille.

La peine est là, malgré le soulagement que cela à du être pour lui de se libérer de la maladie.
Je sais quelle belle vie et mort il a eu, choyé, couvé du regard de sa femme, enfants, petits-enfants et amis. Je ne veux pas être trop triste même sil est dur de s’habituer à l’absence des êtres que l’on aime.

Bien souvent, je pense à mes grands-parents, lorsque je m’égare. J’aime dire qu’ils sont comme un « phare dans ma nuit ». Ce phare là, continuera, à éclairer le sillage sombre que je suis parfois, autant que mon cœur et mes pieds me porteront.

Je pense aussi très fort à ma grand-mère dont le courage, la dignité me touche profondément. Cette femme debout qui a su accompagné comme un vaillant petit soldat son époux dans cette douce fin. J’aime penser aux regards plein de tendresse et de respect qu’ils ont échangés.

Je ne sais pas comment dire l’admiration que ces deux êtres m’inspirent. J’ai peur que mes mots solennels ne traduisent pas assez bien à quel point ce sont des êtres rares dont je parle, fondamentalement bons sans être pour autant parfaits et que ce n’est pas seulement mon cœur de petite fille qui parle.

Merci de me lire

Raphaële

3 comments:

Anonymous said...

c est très émouvant . mais c est une belle preuve d amour pour ton Pépé.je suis persuadée que dans tes moments de doute tu penseras a lui comment il aurait réagi.je suis très heureuse de l avoir connu car il emanait de lui tant de gentillesse, de savoir vivre .j espère que beaucoup de personnes liront ce message si beau dédie a ton Pépé

Anonymous said...

Merci d'écrire
et de le faire si bien
M.

Anonymous said...

Merci beaucoup pour ces jolies lignes Bisous papa