Monday, September 11, 2006

De montréal à Vladivostok

Et oui, on peut traverser l'Atlantique et continuer à manger des crêpes de sarrazin. Il y a quelque chose de terrifiant de constater que la vie dans une grande ville ne varie pas beaucoup d'un pays à l'autre. Qu'en est-il des traditions culturelles si la galette (ou crêpe bretonne) peut se rencontrer sans problèmes sur un marché de Montréal? Passer le plaisir de succomber à la gourmandise que suscite chez moi la crêpe bretonne, c'est la déception qui pointe. Non que la crêpe en question soit de piètre qualité. Hélas, elle est meilleure que celle que je frabrique moi-même (ce qui n'est pas difficile) et presque aussi bonne que celle de ma Môman ("presque", ben oui, faut pas exagérer quand même!). Pour autant, il me faut constater que la galette de Montréal n'a pas la saveur de la galette de Talensac (Ille et Vilaine), non pas à cause de ses qualités gustatives mais parce qu'elle ne s'inscrit pas dans la tradition culinaire du vendredi soir de la famille bretonne. Partir loin de chez soi, c'est aussi accepter de se priver de ce menu plaisir, en attendant impatiemment le retour à la maison qui nous fera le retrouver. Quel est le goût alors de cette "bretonnerie" (bah, oui comme le bol avec son nom écrit dessus, en faïence de Quimper) sans Bretagne?

Tout ceci (et oui, c'est long, vous reconnaîtrez encore une fois ma difficulté à faire des phrases courtes) pour vous amener à cette réflexion que nous expose monsieur Soljénitsyne "De Paris à Vladivostok, tous le monde s'habille en jean" (bon, bah, la citation est pas vraiment exacte mais en gros, c'est ça quoi.) Autrement dit: les sociétés modernes ont tendance à uniformiser les marques traditionnelles propres aux différentes cultures car tout devient accessible partout et tout le temps. C'est à partir de cette réflexion d'Alexandre Soljénitsyne que Mickaël Mikalkov a réalisé son magnifique film "urga". L'intrigue se passe au milieu de la steppe mongole. Il s'agit de la rencontre entre un chauffeur russe égaré et d'une famille d'éleveurs mongoles. Ou comment l'arrivée d'un représentant de la modernité vient bouleverser provisoirement la vie traditionnelle et spartiate de cette famille. C'est aussi la magnifique scène où chacun se retrouve étranger à la langue, à la culture de l'autre dans l'intimité de la yourte.
Partir c'est aussi accepter de se sentir étranger. Et en dépit de la grande ressemblance de la culture québécoise et française, il m'arrive quand même de me sentir étrangère. A mon air d'ahurie, maladroite dans le bus, à ma manière de dire "au revoir" quand il faut dire "bonjour" à la fin d'une conversation téléphonique, décidemment, je vois bien que je ne suis pas une autochtone.
Bon, voilà, c'est fini. promis. louer "urga", c'est super beau comme film, super dépaysant.
à bientôt
raph

2 comments:

Anonymous said...

VIVE LA BRETAGNE LIBRE !!!!!
avec el commandante Che Raph

bisous

Anonymous said...

j'ai eu la même réaction que toi en découvrant qu'ils vendaient des pastilles de vichy à poitiers!!Comme pour les crepes a montréal, elles sont mons bonnes que les originales, enfin je suppose j'en ai pas acheté j'avais peur d'exploser en sanglot face à mes racines!!J'attend de voir ce que donne l'album de nolwenn en poitou charrente, il pourra pas être pire vous me direz..lol
Bisous mes poulets.
fx