Comment raconter 10 jours de vacances en Nouvelle-Ecosse? en faisant le menu des lieux visités et des activités réalisées. Une liste qui finalement ne dirait rien de l'essentiel de ce qui a été vécu, donnant seulement l'apparence satisfaisante d'une semaine remplie, rentabilisée. Une liste telle que celle que l'on écrit souvent sur le blog pris par l'urgence de devoir donner des nouvelles et de ne pas avoir pris le temps de le faire au moment opportun. Car, pour faire suite au message de Ludo, si le désir de rester une année tient bien sûr au plaisir de vivre les multiples joies des saisons canadiennes, il participe à l'envie de donner du sens à cette expérience. Le sens que l'on trouve chacun dans notre travail et puis dans notre vie sociale. je serais déçue d'être venue à Montréal pour "faire un hold-up", prendre, recevoir, visiter et ne rien donner, ni entreprendre, engager. Et cela prend du temps, un temps dont on ne décide pas.



Pour en revenir à mes vacances en Nouvelle-écosse, je suis allée au Cap-Breton, dernière résidence de Soeur Marie-Anice de Saint Charles. En 1903, elle fait partie d'un voyage au Canada de 21 soeurs, contraintes de s'exiler pour continuer leur travail. En effet, cette date correspond avec l'expulsion des religieux de France qui n'avaient comme choix que l'exil ou la sécularisation. c'est après un voyage de 19 jours qu'elle arrive à Sydney en Nouvelle-Ecosse. elle est ensuite affectée en Alberta, autrement dit à plusieurs miliers kilomètres de son point d'arrivée. elle y restera plusieurs années, et finira sa vie à Chéticamp, au Cap-Breton, où elle participera à la construction d'un hôpital. Ce parcours me laisse songeuse, lorsque je pense aux conditions difficiles à laquelle elle a dû faire face. j'aurais aimé trouvé des témoignages de ces expériences mais le "voeu de silence" était strictement respecté par les soeurs de cette époque.

suivre les traces de cette soeur, sur laquelle je n'ai fondamentalement rien appris de nouveau, m'a permis de découvrir un peu plus l'histoire de l'acadie; notamment l'épisode du "grand dérangement", (la déportation des acadiens) à travers l'histoire du village de Chéticamp, celle de ma propre famille (puisque la fondatrice de la congrégation dont cette soeur fait partie appartient également de ma famille), et même celle de mon pays car bien qu'étant un pays laîc, son histoire, notamment en Bretagne, est indissociable de celle des mouvements religieux.

mon séjour, s'est fini par une visite à la congrégration des filles de Jésus à Moncton au Nouveau-Brunswick. Un petit après-midi passé en compagnie de soeur Rita et soeur Sylvia, qui pour me divertir m'ont montré deux lieux cocasses du coin, le plus gros homard du monde et la côte magnétique. je suis repartie avec plusieurs livres sous le bras, parlant de ces soeurs en amérique. je suis doucement retournée en enfance, au temps de l'école primaire avec soeur Odile et soeur Germaine. j'ai retrouvé auprès des soeurs canadiennes de la congrégation la même douceur et bonne humeur que celles de mon village. Des soeurs ne parlant pas un autre langage que celui de ceux qui vivent, travaillent et aiment, croyant ou non.


le plus gros homard du MONDE!!!!!



en vrac:

les très beaux paysages et notamment de la cabot trail. une belle destination pour les vacances.



Voici, la statue de Mabell et alexander Graham Bell, ayant passé les dernières années de leur vie à Baddeck en Nouvelle-Ecosse. Un jolie musée est consacré à ses découvertes dans les domaines de l'aéronautique, aviation et communication. Et puis pour plaire à l'orthophoniste que je suis, ses travaux pour l'éducation des sourds. Sa femme a été notamment une de ses élèves.L'invention du téléphone serait d'ailleurs le résultat de ses recherches sur la parole. L'un de ses voeux, qui ne sera pas exaucé, était que l'on se souvienne de lui davantage pour ses réalisations pour les sourds plutôt que pour l'invention du téléphone. Mais ce musée met surtout en lumière la personnalité attachante du couple Bell. de magnifiques photos les représentent à l'âge mûr, échangeant de tendres et complices regards.



et pis, ah oui, j'ai vu un caribou mais sans ses bois. il était à deux mètres de moi.
si vous êtes gentil, je vous la montrerais la vidéo bientôt.

un bien petit aperçu de ce voyage.
pas de photos de halifax et chéticamp, mignon petit village de pêcheur.
pas de récit de ma première fête du canada, hors du Québec où je me suis donc permise d'agiter un drapeau avec la feuille d'érable. je m'en repentirai sur six génération, promis.

bref, bon été à tous.

raphaële